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  • Photo du rédacteurAnnie Boyer-Labrouche

Pandémie de coronavirus

L'ampleur des effets psychologiques de la pandémie de coronavirus va être énorme. Cette épidémie de coronavirus  crée un traumatisme psychique et entraînera secondairement un stress post-traumatique.



Pandémie de coronavirus article d'Annie Boyer-Labrouche


Les progrès de la médecine et de l'hygiène devaient permettre à nos sociétés civilisées de terrasser la maladie et la mort. Eh, bien non!


Certes, les innovations technologiques sont époustouflantes. Pourtant, rien ne protège l'homme contre les phénomènes naturels qui peuvent devenir catastrophiques pour lui. S'il ne faisait pas preuve d'autant de suffisance et de déni, qui est un mécanisme de défense psychique, de sentiment de toute-puissance (se sentir plus fort que les autres, que le virus et que la mort), l'être humain serait beaucoup mieux préparé psychiquement face à une pandémie causée par un virus de la famille des coronavirus, jusque-là inconnu. Il est évident que face à un coronavirus très contagieux contaminant l'homme de façon exponentielle, sans anticorps pour le protéger, nous sommes tous face à l'incertitude et l'angoisse. C'est de bon sens qu'il faut s'armer et pas de négligences, d'orgueil et de calculs afin de remettre l'homme à sa juste place dans la nature avec toutes ses vicissitudes et lui permettre d'utiliser son instinct, au lieu de l'entraver dans un faux confort.


Les analyses que nous allons faire au fur et à mesure du déroulement de l'épidémie découlent de ce que nous avons déjà pu observer, que nous connaissons bien en psychologie et que nous allons appliquer à ce qui se passe aujourd'hui.


Les études se feront selon deux axes, les comportements et les conséquences psychologiques. L'épidémie va se vivre au niveau individuel et au niveau collectif. L'effraction de cet évènement majeur introduit un bouleversement des repères spatio-temporels. Par exemple, au niveau de la représentation que l'on peut se faire de la maladie, celle-ci semblait très lointaine lorsqu'elle était en Chine et peu représentable psychiquement. Brutalement, la confrontation aux mesures de type confinement place la maladie dans le réel, avec une menace difficilement saisissable. En effet, le virus n'est pas visible. Le temps est lui aussi distordu. Le confinement modifie les repères que chacun avait mis en place dans sa vie quotidienne. Une nouvelle organisation des activités s'impose à chacun. La représentation psychique de l'espace est aussi modifiée, en particulier dans la représentation du dedans et du dehors. Habituellement, il y a des repères clairs entre ce qui est le dedans et le dehors et un passage fluide entre les deux. Le confinement distord ces notions. Le dehors devient interdit et dangereux. Le dedans est imposé et protecteur. Une adaptation psychique est nécessaire pour qu'il y ait une adhésion à ces nouveaux repères. Une réorganisation va être nécessaire dans le nouvel "intérieur" créé pour y recréer un nouveau dedans dehors afin d'éviter de tomber dans la paranoïa et de pouvoir y préserver un espace intime.


La pandémie de coronavirus provoque dans toute la population un traumatisme psychologique. Des mécanismes de sauvegarde d'ordre psychologique, neurobiologique et physiologique vont se mettre en place pour gérer la charge émotionnelle qui va dépasser les ressources du sujet. Différents troubles vont apparaître, qu'il faudra soigner. Il faut savoir que ce nouveau traumatisme qui fait effraction dans la psyché va entraîner la résurgence de tous les traumas anciens, et ce au niveau individuel comme collectif. Pourra suivre dans un temps plus ou moins long un état de stress post-traumatique.


La psyché humaine subit un double mouvement psychique avec la remontée des traumas anciens et la perte des repères habituels. J'entends des personnes dirent: "Plus j'avance, plus je perds mes références du passé". "Je ne trouve plus mes mots". "Toutes mes connaissances acquises s'effacent devant mon inconscient". "Je suis dépassée par ce que je vois". La sidération peut mettre le sujet face à un sentiment d'absurdité.


Chacun se trouve confronté à ce qui est craint par dessus tout et qui était contenu par des mécanismes de défense devenus obsolètes. Des aménagements psychiques sont alors nécessaires. En outre, chacun est obligé de faire des choix ; par exemple, le choix crucial du lieu de confinement? Chacun va être confronté à la loi imposée par une autorité extérieure. Chacun va devoir vivre une épreuve psychologique, pour laquelle il n'est pas préparé.


Mots-clés: pandémie, épidémie, coronavirus, traumatisme psychique, stress post-traumatique

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